Squash

Nié Qui Tamola, Looking for Paradise, certains auront peut-être découvert ces ovnis de la scène aux Échappées belles. Pour ceux dont c'est le baptême, préparez-vous à un électrochoc. Les très prisés 3 Points de suspension signent ici un opus phénoménal, deuxième volet du triptyque « Paradise ». Selon son patron, Netflix est « en concurrence avec le sommeil. Et cela représente beaucoup de temps. » Nicolas Chapoulier et ses acolytes s'emparent du sujet et nous invitent à vivre un pur moment décalé dans l'ère du « dormir utile ». En scène, un coach en sommeil productif - façon animateur de talk show - nous guide dans une novlangue truffée d'incongruités. Objectif : entrer dans notre inconscient et pratiquer le roupillon rentable. À cour, un dormeur volontaire plonge dans les bras de Morphée dans un cube en verre insonorisé. Un électroencéphalogramme sur écran géant permet de lire son activité cérébrale et les rythmes de son sommeil en temps réel. De l'autre côté du plateau, un podium sur plusieurs niveaux accueille un boys band de six comédiens-chanteurs qui interprètent un avatar de la personne endormie ainsi que toutes sortes de personnages. Tour de magie, chant, numéros d'équilibristes, postsynchronisation, pitreries chorégraphiques... toutes les ingéniosités loufoques sont permises. Entre comédie musicale, séance de balnéothérapie et quête initiatique, Squash se savoure comme un divertissement pour subconscient. Un spectacle jubilatoire sur le rêve, ou comment rester éveillé.