Ça crie, ça pleure, ça chante, entre rêve et réalité, entre humour et gravité, pour le meilleur de l'humanité, entre tendresse et brutalité. C'est une pièce sur le courage, la résistance à l'adversité. Un petit garçon, un peu pleurnichard, vit avec sa mère qui se
débat avec son quotidien de femme seule pour l'élever. Tout à sa curiosité de comprendre le monde, le petit Louistiti la harcèle de questions. Il faut dire que beaucoup de fantômes hantent l'appartement : celui du père qui les a abandonnés, celui du grand-père qui a connu le nazisme, ceux de tous les autres qui ont été rayés de la vie. Il y a aussi les monstres, ceux qui s'appellent chômage, peur du manque, solitude... Moman tente de lui répondre, comme elle peut, avec son
humour et sa détresse, dans une langue faite de mots tordus, d'expressions succulentes et de beaucoup d'
amour. L'extrême élégance de
Jean-Claude Grumberg se révèle dans l'
art de dissimuler ce continent d'angoisse sous l'apparente naïveté et l'humour du propos. Sa pudique délicatesse le fait s'adresser aux adultes comme aux enfants : puisant dans nos imaginaires et nos émotions, il parvient à raconter le pire avec douceur.