Pourtant chacun tue ce qu'il aime

La toute nouvelle création de Camille Mutel s’inscrit dans un cycle intitulé La Place de l’autre.

Commencée avec Not I, solo intime et minimaliste qui met en scène l’élaboration d’une nature morte, cette quadrilogie interroge le geste comme ce qui relie à l’autre, au gré des saisons. La chorégraphe a, cette fois-ci, choisi la forme d’un duo masculin pour Pourtant chacun tue ce qu'il aime, sa pièce d’automne, saison transitoire qui voit mourir pour mieux renaître. Elle s’inspire de ses couleurs chaudes, et de ce que la perte contient de beau et de possibilité d’allègement.

Camille Mutel axe sa recherche sur la manière dont, presque inéluctablement, se maintenir en vie implique la mort d’autres espèces, et s’intéresse particulièrement au geste de tuer pour se nourrir. Pour y parvenir, elle a mené une enquête dans les villages, rencontré les habitants et découvert les rituels qui souvent appartiennent au patrimoine rural. En mettant à distance et en transmuant ces gestuelles, elle livre un acte chorégraphique fort qui témoigne de l’interdépendance entre les systèmes du vivant, et révèle leur puissance esthétique.