PRÉVERT

« C’est une chanson, qui nous ressemble », chantait Prévert dans Les Feuilles mortes. Plus de 40 ans après sa mort, on se souvient avec nostalgie de ces poèmes que l’on apprend encore aujourd’hui sur les bancs de l’école. Yolande Moreau et Christian Olivier quittent Deschiens et Têtes Raides le temps d’un spectacle musical bouleversant, hommage délicat à un poète que l’on pensait connaître.

Je suis comme je suis, La Grasse matinée… Autant de vers qu’on prononçait parfois sans vraiment les comprendre, qui deviennent ici bien plus que de simples récitations, grâce à l’interprétation touchante de deux inconditionnels du poète à la casquette de travers et à l’éternel mégot. Yolande Moreau, qui retrouve ici la scène avec une joie communicative, et Christian Olivier, chanteur et compositeur de génie.

Deux personnalités immenses, dont la rencontre à l’occasion d’une exposition Prévert fut déterminante, qui nous parlent ici de « leur » Prévert, poète anarcho-surréaliste qui dénonçait déjà la pauvreté et l’injustice de son époque avec une incroyable tendresse. Car derrière des poèmes toujours légers en apparence, on découvre ici un répertoire de textes plus graves, un autre visage de ce Prévert dont chaque phrase évoque encore aujourd’hui le monde dans lequel nous vivons. Accompagnés de trois musiciens multi- instrumentistes, la comédienne chante et le chanteur joue. En solo ou en duo, ils font revivre ce poète disparu, autour d’une table basse et de quelques feuilles volantes.