SOIREE BLUES

RHINO JAZZ ( s ) 2019 - du 27 septembre au 20 octobre LE BLEU DES ROIS Traditionnel et incontournable rendez-vous du Rhino, la Soirée du Blues nous offre pour un soir un aller-retour transatlantique au pays du blues avec de part et d'autre deux géants pour guider nos pas. Deux rois du genre qui partagent chacun à leur façon une notable attirance pour son versant soul. On ne présente plus le plus grand harmoniciste européen Jean-Jacques Milteau, instrumentiste créatif et technicien virtuose présent depuis toujours dans des univers musicaux éclectiques, ayant notamment apporté ses notes bleues au gotha de la chanson française ( Barbara, Mitchell, Montand, Jonasz, Le Forestier, Goldman ). Le Charlie McCoy français, fidèle à son initiation, reste ancré dans les musiques afro-américaines, allant à l'essentiel avec considération et respect, dans l'idée d'un Otis Redding ou d'une Aretha Franklin. Sa folk-soul intimiste toujours gorgée de feeling et faisant la part belle aux harmonies vocales lui avait valu une Victoire de la Musique en 2001 pour l'album « Memphis ». Il a depuis poursuivi le chemin en 2008 avec deux chanteurs noirs-américains Michaël Robinson, originaire de Chicago mais travaillant sur la côte ouest avec Quincy Jones, et Ron Smith, Milteau retrouve depuis 2011 la même équipe en sextet pour « Consideration » sous la direction musicale du fidèle Manu Galvin, guitariste remplacé ici par Jérémie Tepper ( habitué à jouer avec deux autres grands harmonicistes Greg Zlap et Vincent Bucher, mais aussi Albert Kook et Screaming Jay Hawkins ) Gilles Michel à la basse et le multi-carte Eric Lafont à la batterie ( Clerc, Souchon, Voulzy, Nolween Leroy, Chico & the Gypsies ). Sacrée mise en bouche qui rentre direct dans le vif du sujet avant d'attiser les braises pour poursuivre la soirée en compagnie d'un autre géant du blues ( deux mètres / cent trente kilos ) Sugaray Rayford. Ancien des Marines, le colosse texan à la voix d'or et qui travaille ses graves rocailleux au cigare barreau de chaise est né sous l'influence du gospel des églises de sa jeunesse. Versé depuis vers une soul-rock vintage avec sa voix old-school qui fait écho à Muddy Waters et Otis Redding, le sieur Rayford développe une présence magnétique en abordant la scène comme un prêcheur fougueux dansant tel James Brown, boosté par l'énergie ininterrompue de l'octet qui l'accompagne dans ses shows impressionnants. Il a décroché le Blues Music Award en 2013 Sugaray Rayford poursuit avec ces mêmes musiciens la page entamée en 2017 avec « The world that we live in » en publiant aujourd'hui « Somebody save Me » son 5ième album avec des compos d'Eric Dorne, patron du label de John Mayall. Chant incantatoire, groove chaleureux, ambiance roots et directe à l'ancienne tout est là.