La Serbie à Uzès / Projection du film "QUI CHANTE LÀ-BAS ?"

Dans le cadre de la Serbie à Uzès découvrez la projection du film " QUI CHANTE LÀ-BAS ? ". Cette course à la catastrophe est " une comédie d'une tendresse infinie " ( Télérama ) mais d'autres critiques l'ont qualifiée de " comédie noire culte des Balkans ". Mardi 8 février A 18h " QUI CHANTE LÀ-BAS ? " ( 1980 ) ( Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1989 ) de Slobodan ŠijanLu dans Télérama du 22 mai 2021, à l'occasion de la programmation de ce film dans de nombreuses salles ( suite à sa sélection en 2020 en section : " Cannes Classics " ) " Embarqués dans un bus-bétaillère, les passagers arriveront-ils à Belgrade ? La découverte de ce voyage brinquebalant signé Slobodan Šijan enchanta le Festival de Cannes il y a quarante ans. De retour au cinéma elle reste un vrai bonheur ". Cette course à la catastrophe est " une comédie d'une tendresse infinie " ( Télérama ) mais d'autres critiques l'ont qualifiée de " comédie noire culte des Balkans ". Nous sommes quelque part en Serbie, dans la campagne proche de Belgrade, le 5 avril 1941 ( précision d'importance capitale pour comprendre la portée du film ). Les premières bombes tombent sur Belgrade. Le lendemain l'armée allemande envahit la Yougoslavie. Dans le bus sont réunis les représentants d'une société hétérogène, microcosme social où chacun entend défendre ses droits et ses prérogatives ; en marge deux Tziganes ( qui font occasionnellement l'unité contre eux ) ponctuent de leur chanson divers épisodes en s'accompagnant à la guimbarde et à l'accordéon : " Je suis né pauvre, je l'ai toujours été ; c'est ce qui me fait chanter pour oublier ". A NOTER : Les deux premiers films seront présentés et le débat qui suivra chacune de ces deux projections sera animé par Irena Bilić que nous remercionsd'ores et déjà vivement d'avoir bien voulu accepter notre invitation. Au programme des autres projections : > > Lundi 7 févrierA 18h " MIGRATIONS " ( 1989 - Sortie en France : 1994 ) d'Aleksandar Petrovićavec Isabelle Huppert et Richard BerryCe film est une adaptation du roman éponyme de Miloš Tsernianski ( 1893-1977 ), roman qui a obtenu le Prix du meilleur livre étranger en France pour l'année 1986. Concernant ce roman Aleksandar Petrović écrit : " C'est le grand roman de la diaspora serbe au XVIIIème siècle. Les Serbes, ces marginaux de l'Europe Centrale déchirés par l'histoire, vécurent des siècles dans l'illusion de la Terre promise. Ils sont passés de l'Ouest à l'Est, ils ont cru à l'Autriche poury trouver un répit, ils se sont tournés vers la Russie. Au fond, le destin tragique de ce peuple, c'est qu'il cherchait ailleurs ce qu'il devait trouver en lui-même. Pour Tsernianski la mort n'existe pas, il n'y a que des migrations ". > > Mercredi 9 févrierA 18h " LE CHANT DES GITANS " ( Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1989 ) d'Emir KusturicaSynopsis : jeune adolescent vivant dans une bicoque délabrée avec sa sœur, son oncle, sa grand-mère et un dindon, Perhan est amoureux de sa belle voisineAzra. Face au refus de la famille de celle-ci de lui accorder sa main et pour soigner les jambes de sa petite sœur Danira, Perhan accepte un jour de partiren Italie avec Ahmed, petit parrain crapuleux se livrant au trafic d'enfants. " Le film, jamais sinistre, déploie un dynamisme vivifiant, une drôlerie à la frontière de l'absurde, une science de l'euphorie au sein même de la gravité. Il appréhende notamment le folklore tzigane avec beaucoup de précision pour ensuite l'emmener légèrement au-delà ; en ce sens Emir Kusturica se rapproche du réalisme magique propre à certains auteurs sud-américains qu'il aimait comme Carlos Fuentes ou Gabriel Garcia Marquez ; chez ces derniers l'élément fantastique s'insinue discrètement dans un cadre a priori réaliste. " ( Antoine Royer ). > > Jeudi 10 févrierA 18h " IL ÉTAIT UNE FOIS EN YOUGOSLAVIE : CINEMA KOMUNISTO " ( 2010 ) de Mila Turajlić ( Documentaire ) On ne peut mieux présenter ce remarquable documentaire qu'en citantquelques passages de l'introduction rédigée par Mila Turajlić, sa réalisatrice. La question de fond d'abord : Comment un pays choisit-il l'histoire parlaquelle il va se raconter ? " J'ai voulu faire un film sur la façondont le cinéma a été utilisé pour écrire l'histoire d'un pays, pour créer unsupport visuel à ce qu'on a pu appeler le miracle yougoslave. " Christian Salmon écrit : "... en 1945 il fallait construire une nationpluriethnique et pluriculturelle à partir d'une mosaïque d'histoires partagées, de haines séculaires, d'affrontements légendaires et d'atrocités... Une machine à vision, une machine à synchroniser des visions. Comment faire cohabiter six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets ? " Il conclut et cette phrase est essentielle pour comprendre le rôle dévolu à laproduction cinématographique dans la Yougoslavie de Tito : " Il ne s'agissait pas, comme on a pu le dire, d'utiliser le cinéma comme un moyen de propagande... mais d'inventer un peuple et une nation qui n'existaient pas !... un peupleau cœur de l'Europe qui illustrait jusqu'à la caricature l'équation européenneformulée par Milan Kundera : le maximum de diversité sur le minimumd'espace. " Où lui trouver une place sinon au cinéma ? Faisant l'éloge de Mila Turaljlić Jacques Choukroun, historien du cinéma, souligne : " Ce documentaire subtil sur un cinéma de fiction chargé de produire une image de la réalité conforme au rêve socialo-résistant, part à la recherche d'un monde perdu. "