Chocolat et Partage

En ce printemps 2019, l’association Conférence d’Angoulême (Société Saint-Vincent-de-Paul) a choisi de créer un premier week-end festif autour d’un produit fédérateur, le chocolat. Une occasion conviviale de communiquer, de partager, d’échanger, de se mieux connaître… L’histoire et l’actualité s’y côtoieront dans la même perspective : permettre aux visiteurs de passer un agréable moment autour de ce chocolat, qui, pour être tant apprécié, n’en demeure pas moins quelque peu mal connu de beaucoup d’entre nous. 

Bonbons et tablettes appartiennent tellement à notre univers gourmand actuel qu’on privilégie leur dégustation et qu’on s’interroge peu sur leur histoire et sur les turbulences qui la jalonnèrent… Leur consommation est devenue d’une telle évidence qu’on oublie bien souvent que le chocolat fut breuvage avant d’être friandise, qu’il ne se « croque » que depuis le XIX^esiècle et qu’il ne se prête véritablement à la confection de délicieux bonbons que depuis le début du siècle dernier. Si cette histoire est parfois esquissée, elle semble encore réservée aux chercheurs, et il est à regretter que beaucoup de gourmands et de chocolatophiles ne puissent y avoir accès. Le propos de ce week-end Chocolat et Partage est donc d’allier le plaisir de la dégustationà la découverte de l’épopée du chocolat, à travers exposition et conférences.

Par ailleurs, notre monde s’interrogeant de plus en plus sur l’avenir du chocolat, la première édition de ce week-end met aussi l’accent sur les producteurs de cacao, surla démarche intéressante de certains pays pour développer l’économie cacaoyère, sur le fait de privilégier une production biologiqueet la pratique d’un commerce équitable, qui permet aux petits producteurs de s’impliquer de plus en plus dans la filière cacao, ainsi que sur la notion de « cacao fin». Car, ce sont peut-êtrelà les clés de l’avenir pour le cacao et d’un bel espoir pour que tous les cacaoculteurs sortent enfin de la précarité dans laquelle ils ont longtemps vécu… Des stands accueilleront ainsi, côte à côte, producteurs et chocolatiers.

LES CONFERENCES 

• Samedi 15 h : Annie Perrier-Robert, historienne de la gastronomie, « Aux sources du chocolat, cette “ liqueur ” venue de lointains horizons »
Chocolat, cacao, cacaoyer… Du breuvage à l’« arbre créé pour la délectation des dieux et des premiers fils du soleil »… Dégustant aujourd’hui un délicat bonbon de chocolat, se souvient-on encore d’où vient cet étonnant « ingrédient » qu’est le cacao. L’intérêt pour ses saveurs prime souvent sur la curiosité de sonder ses origines. La confiserie sur laquelle il règne plus que jamais a relégué dans l’ombre l’autre emploi, non moins important, qu’il connut de par le passé. Car, jusqu’à la fin du XIXe siècle, le chocolat qu’il servait à fabriquer donnait lieu à une boisson, et non à une friandise.

• Samedi 16 h : Hélène Loloum, Présidente de l’association Solidarité Saõ Tomé & Principe (Jarnac), « A la découverte de Saõ Tomé, “ l’île Chocolat ” ».

• Samedi 17 h : Monseigneur Johann Domas-Conzemius (Chocolaterie Guérin-Boutron, Bruxelles, Belgique), « La Maison Chocolat Guérin-Boutron, comment concilier luxe et engagement sociétal ? ».
Une maison fondée au XVIIIe siècle à Paris se réveille en Belgique en 2017, suite à la fermeture de son usine en 1942. Aujourd'hui, elle est la première maison de chocolat belge à être très fortement engagée d'un point de vue humaniste, environnemental et économique en Côte-d'Ivoire (Royaume du Sanwi), dans la filière cacao, remettant l'Homme, avec un grand « H », au centre de cette dernière.

• Dimanche 15 h : Table ronde Domaines Francis Abécassis, avec la participation de la chroniqueuse et auteur Françoise Barbin-Lécrevisse, « Les accords chocolat – cognac et chocolat - pineau »

• Dimanche 17 h : Annie Perrier-Robert, historienne de la gastronomie, « Les vertus du chocolat : une turbulente histoire »
A ses débuts en Europe, entouré d’un certain mystère, parce qu’encore mal connu, le chocolat dérangea les esprits, plus même que le thé et le café. On ne pouvait être à son égard qu’un inconditionnel fervent ou un détracteur virulent. Aussi les propos de ces livres et thèses qu’il généra sont-ils rarement modérés, la polémique y trouve largement place. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle, lorsque le débat perdit de son ton passionné, et le chocolat de son aura (en tant que boisson), que les recherches se firent plus scientifiques pour se rapprocher lentement de ce que nous savons à l’heure actuelle. 

LES ANIMATIONS 

• Samedi et dimanche après-midi : Jean-Pierre Letuffe, chocolaterie Letuffe, Angoulême.
• Samedi et dimanche : Joël Chatagnon, sculpteur, MOF, Compagnon du Tour de France
• Samedi et dimanche : Association Les Antillais et Créoles de Charente, Dégustation du traditionnel chocolat de communion antillais.
• Samedi et dimanche (10 h -15 h) : Diaporama L’Epopée du chocolat…, 17 min.