Moi aussi je suis Barbara

C’est l’histoire d'une famille dévastée : la mère, les enfants, le père absent. Le mensonge, l'hypocrisie, l'aveuglement, les solitudes… Et tout explose ici, dans cette petite cuisine où une mère cuisine, cuisine et cuisine encore pendant que le fils se mure dans le silence, une fille se mutile et une autre décide qu'elle est Barbara…C'est une pièce grinçante, qui joue des désastres intimes. Les répliques sont là, malignes, voltigeuses, drôles et féroces. Les chansons de Barbara sont là également pour chanter leur monde. Ou tenter au moins de le ré-enchanter.

Si BARBARA est intensément présente, il ne s’agit pas d’un spectacle sur Barbara, mais sur une femme jeune, Geneviève, contrainte à un voyage immobile pour échapper à la médiocrité de son entourage. Il y a ici, à n’en pas douter, un réflexe de l’enfance : d’aucuns créeront des châteaux en Espagne où loger leur mélancolie, Geneviève, elle, s’imagine en Chanteuse de minuit. Syndrome bien contemporain que de s’inventer des histoires, dans une société si dure parfois qu’il nous faut la rêver et nous rêver autre, pour survivre.