Complices depuis quinze ans, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan rêvaient de faire un duo. Clowns sans en être, s'inspirant davantage du slapstick anglo-saxon, ces Laurel et Hardy à la française ont donné
carte blanche à leur fantasque imagination pour ce
spectacle totalement déjanté. Dans ce duo mal assorti, l'un, rondouillard et imperturbable, vit l'aventure de manière immobile ; l'autre, efflanqué, se démène comme un beau diable pour donner vie à l'histoire à la force de ses bras et de ses incroyables mimiques. Et c'est parti pour un tour du monde avec ce voyageur, qui ne bouge pas d'un pouce, mais voit du
pays comme personne. Il y est question de fjords, d'ours et de sirène, dans une épopée statique narrée à la force du poignet par de simples bouts de carton détournés ou annotés, symbolisant
buvette, cargo, requin, appareil
photo ou encore patins à glace... Jubilation, tendresse et incongruité, ce cabaret de kraft a la candeur de l'enfance et l'acidité absurde des comédies anglaises.