YOUSSOUPHA

On ne sait pas si cela a quelque chose à voir avec la fameuse « crise de la quarantaine » mais on est surs de deux choses. La première, c'est que Youssoupha, une des plus fines plumes du rap français, a 40 ans cette année. Plus de quinze années passées à squatter les sommets des charts, à enchainer tournées puis Zéniths, à sortir des incontournables du répertoire rapologique hexagonal, tout en se renouvelant musicalement et sans jamais oublier de donner du sens, notamment politique, à sa prose. La seconde, c'est qu'on ne peut forcément plus faire du rap, à cet âge-là, comme le gamin mort de faim qu'on était à 20 ans. Sur son dernier album studio, Polaroïd Experience, il laisse plus de place à l'homme qu'au militant, se raconte plus intimement, pour une somme en forme de bilan, celui d'un homme mûr. Quoi de plus normal dès lors de ressentir l'envie de proposer une version alternative et originale de ses uvres discographiques. Il imagine alors une formule piano, violoncelle et voix. Cette proposition originale promet un moment intimiste et créatif qui mettra en exergue ses textes, leur offrant une nouvelle respiration, une nouvelle vibration, de nouvelles couleurs. En première partie, Fils Cara dont les idoles sont autant à chercher du côté de Kurt Cobain ou Kate Bush que du rap contemporain. Lui veut juste faire de la pop, mais en rappant, et puis du grunge aussi. Bref