Théâtre : ERVART OU LES DERNIERS JOURS DE FRÉDÉRIC NIETZSCHE

Laurent Fréchuret met en scène la comédie singulière d'Hervé Blutsch, un périple délirant, avec l'humoriste Vincent Dedienne.

Un vrai défilé de monstres. Ervart d'abord, le héros tragicomique de l'histoire, mari fou de jalousie, obsessionnel et enclin au massacre de masse. Autour de lui un « psychanalyste-citationniste » frappé de mélancolie, un agent secret zoophile, une comédienne sans emploi, une troupe d'acteurs anglais égarés... Et, de temps à autre, un explosif Frédéric Nietzsche, dont l'auteur facétieux Hervé Blutsch se plaît à souligner « la dimension comique » et « le sens du gag métaphysique ». Cette drôle de farce contemporaine, qui télescope allègrement les genres et les codes du théâtre, caracole à vive allure au fil d'un voyage insensé, formidablement inventif.

Adepte des grands textes et des langues singulières, Laurent Fréchuret fait naître à travers ses mises en scène des présences et des mondes profondément touchants. « Avec style, recherche conjointe de fond et de forme, sens du tragique et humour dévastateur, Hervé Blutsch est une sorte d'architecte dramatique. », confie-t-il.

Il s'empare de cette grande comédie nourrie de « fantasmes, visions et apparitions, coups de gueule, tours de magie, attrapes et farces spontanées » avec une dizaine de comédiens solides, capables de fantaisie foutraque comme d'infinie mélancolie.