« Le quartier, c'est à la fois un
terrain de jeu extraordinaire et un terrible cimetière. » A la manière d'un long plan séquence, la chorégraphe nous emmène dans les lieux où elle a grandi. Originaire du Grand Mirail à
Toulouse et implantée dans les quartiers nord de
Marseille, Marina Gomes partage avec Asmanti ( « ciment » en arabe ) sa vision de la cité. Nonchalance des corps, théâtralité des attitudes et énergie du groupe se déploient entre attachement et empêchement. Avec Bach Nord, réponse au film Bac Nord de Cédric Jimenez, elle déconstruit les clichés projetés sur les jeunes de cité. Tout est parti d'un tag en bas de son immeuble : « Évitez la bac, écoutez
Bach. » Portés par une sonate inspirée du compositeur baroque, entre guitare, drill et shatta, les danseurs reprennent la gestuelle amenée par des adolescents lors d'
ateliers. Loin des représentations négatives et deshumanisantes, ils proposent une palette nuancée de personnes, d'
histoires et d'émotions.