LES MARDIS D'O: JEAN-BAPTISTE FRESSOZ

De l'aube de l'époque moderne jusqu'aumilieu du XXe siècle, une foule de savants, d'hommes d'État, de colons, d'historiens, d'agriculteurs, d'ingénieurs européens et états-uniens ont débattu sans relâche destransformations du climat : parfois pour s'en réjouir, souvent pour s'en inquiéter. Ils ne se préoccupaient pas encore deCO2 ni d'effet de serre.

Ils pensaient parcontre que déboiser et transformer le solde la planète modifierait le cycle de l'eau, et donc le climat. Cette question fut posée partout où l'histoire avançait à grandspas : par les conquistadors au Nouveau Monde, dans les cénacles où s'invente la
science moderne, par les pères fondateurs des États-Unis, par les révolutionnaires de
1789, par les gouvernements et la pressedu XIXe siècle, par les colons européens
en Afrique et en Inde jusqu'au siècle suivant. Il sera question ce soir de sociétés qui non seulement subissent des changements climatiques, mais qui les pensent et les anticipent.

Or, depuis la fin du XIXesiècle, le discours scientifique de la société industrielle refuse de considérer le rôle des activités humaines sur le climat : nous vivons depuis sur ce déni.

Cette histoire nous permet de rompre avec ce dernier.

Jean-Baptiste Fressoz est historien, chercheur au CNRS, auteur de L'Apocalypse joyeuse.

Une histoire du risque technologique ( Seuil, 2012 ) et, avec C. Bonneuil, de L'Événement anthropocène.
La Terre, l'histoire et nous ( Seuil, 2016 ).
Les Révoltés du ciel ( Seuil, 2020 ) a été écrit avec Fabien Locher.

En partenariat avec la librairie Le Grain des mots