La plus précieuse des marchandises [Annulé]

Une forêt, une petite fille abandonnée, une chèvre, des chasseurs... Jean-Claude Grumberg écrit un conte pour petits et grands pour que l'on n'oublie pas la Shoah.

Au fin fond d'une forêt épaisse que l'on imagine d'Europe du Nord, éclot sur fond de tragédie une des plus belles histoires dont peut s'enorgueillir l'humanité. Jean-Claude Grumberg, célébré en France comme à l'étranger, pour la beauté de ses textes et son incessant travail de mémoire sur l'horreur qui s'est emparée du monde pendant la Seconde Guerre mondiale, écrit ici un conte, parabole d'Auschwitz, qui dit la mort comme projet industriel, les mirages grimaçants du progrès, la technique comme arme de destruction massive mais aussi l'amour.

Il y a le mystère d'un train qui traverse chaque jour la forêt profonde pour une destination inconnue, ce train fascine la bûcheronne mais ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'à l'intérieur, un père attrape un de ses enfants et le jette par-dessus bord, pour lui laisser une chance de vivre. A chaque bifurcation du récit, à chaque nouvel épisode on rêve que la fiction retourne le réel. Mais le conte rend pourtant compte de faits réels, de personnages réels, d'une catastrophe réelle. Jean-Claude Grumberg dit cette peur avec une simplicité glaçante. Et parce que quand le monde explose, il faut bien continuer à raconter des histoires alors le théâtre qui toujours ment pour de vrai peut y trouver ses marques. Sur le plateau, le fantastique le dispute au réel. Les machines à coudre deviendront des armes, la chèvre donnera du lait à qui saura la faire chanter, le piano se mettra à jouer d'effrayantes symphonies. À l'abri dans une vraie fausse cabane les acteurs inventeront à nouveau un chant de fin du monde et ce sera comme une vraie fausse apocalypse. Multiprimé en France comme à l'étranger, le metteur en scène Charles Tordjman livre une grandiose adaptation du texte de Grumberg, qui confère à la Shoah la dimension d'un mythe fondateur d'humanité...

➜ Texte Jean-Claude Grumberg
➜ Adaptation et mise en scène Charles Tordjman
➜ Avec Eugénie Anselin, Philippe Fretun et la participation de Julie Pilod.

Théâtre du Jeu de Paume.